Religion
Eric Callcut, 48 ans, a un parcours peu commun. D'abord, en 1995, il s'installe comme vigneron dans la Loire, en Anjou, et fait des vins devenus cultes (l'écrivain Christian Authier leur a même consacré un petit livre). Mais Callcut disparaît brusquement en 1999. On le dit en Inde ou au fond de l'Ardèche. Il est en fait en Israël, où il a suivi une danseuse. Là-bas, il devient danseur à son tour, vend des savons et des huiles sur les marchés de Beer-Sheva pendant deux ans. Mais il finit par s'en aller, parce qu'il est «trop en désaccord avec la politique du pays», et revient s'installer en France, en Normandie, où il vit encore avec Orit (la belle danseuse) et leurs enfants. Entre-temps, il est devenu quaker : «Chrétien sans religion, explique-t-il. Extrémiste de la non-violence.» Et il a décidé de réécrire la Bible : «J'imagine ce que dirait Jésus aujourd'hui à des banlieusards.» Le premier tome, «le Sermon sur la Grande-Butte», vient de paraître : «Plongez dans la piscine tous nus, ceux qui ne s'embrouillent pas le cœur de magouilles et de ragots ! Car ils verront Dieu-mon-Père. Explosez vos forfaits de portable, ceux qui raccommodent deux personnes qui se détestent ! Car on vous pointera du doigt en disant : ça, c'est quelqu'un…» Aussi improbable et décalé que ses vins jadis, le projet d'Eric Callcut est engagé. A le lire, un Jésus contemporain aurait sans doute occupé Wall Street : «Vous ne pouvez pas être dans la bande à