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Libération
Critique

L’ampoule aux œufs d’or de Fitoussi

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Face à la crise, l’économiste crée son propre théorème.
publié le 22 mars 2013 à 20h26

Le cri du keynésien par gros temps d'austérité est déchirant. «Tout est déraisonnable dans ce qu'il advient du monde aujourd'hui», écrit l'économiste Jean-Paul Fitoussi, qui s'attaque dans un ouvrage aussi dense que noir aux multiples crises - bancaire, financière, de l'euro, mais aussi de la théorie économique - qui dévastent l'économie mondiale depuis le début de la Grande Récession, en 2008. Un livre où il pointe les purges subies par certains pays, les inégalités et le chômage record, les carrières broyées et l'«obscénité de certaines rémunérations».

Le Théorème du lampadaire du titre, c'est l'historiette universelle qui voit le sot chercher ses clés là où se trouve la lumière, alors même qu'il sait les avoir perdues ailleurs. C'est l'histoire des politiques et des Etats, qui laissent les racines réelles de la Grande Récession dans le noir et font pleins feux sur la réduction des déficits à la hache et la compétitivité à tous crins. Retardant d'autant la sortie de crise et assommant les peuples.

Si le Théorème pêche parfois par ambition - tant de crises entremêlées, tant de concepts et de colères sur moins de 250 pages -, il brille par le talent de son auteur pour la pédagogie. L'économiste pointe sa lampe tout à la fois sur les débats théoriques et les mises en pratique qui en découlent.

Le PIB se montre insuffisant pour mesurer le bien-être des populations ? Jean-Paul Fitoussi, qui a codirigé une mission sur les indicateurs de richesse