«HahhhHHHH!» Sur le haut des piles, Tom Wolfe et son flic néo-cubain à Miami font cette semaine leur entrée. Il y a quelques jours, dans un célèbre salon de radiophonie littéraire, un critique s'émerveillait de «l'énergie» de l'auteur, 82 ans, la performance est une vertu d'époque et les lecteurs sont des fous du stade. Il se réjouissait aussi d'apprendre ce détail «formidablement raconté» : un Cubain qui pose le pied sur le territoire américain a aussitôt le droit d'y rester. En fait, ce privilège baroque, vieux comme la guerre politique des Etats-Unis contre Cuba, a été conté avec une force et une intériorité autrement saisissantes dans plusieurs romans cubains, ceux de Reinaldo Arenas, de Carlos Victoria, dans Parle-moi un peu de Cuba de Jesus Diaz (Métailié). Mais c'est la nature des pavés réalistes américains de laisser croire qu'ils sont les premiers à décrire certaines choses, et la tendance de leurs lecteurs, de le croire. Comme si Tacite était traduit en latin de messe pour des fidèles n'ayant qu'une faible idée de la vie sous Néron et d'un auteur nommé Tacite . L'Amérique est aussi la liste de nos oublis.

Source : Datalib et l'Adelc, d'après un panel de 213 librairies indépendantes de premier niveau. Classement des nouveautés relevé (hors poche, scolaire, guides, jeux, etc.) sur un total de 89 838titres différents. Entre parenthèses, le rang tenu par le livre la semaine précédente. En gras : les ventes du livre rapportée