La primatologue Jane Goodall vient à son tour de se faire attraper les doigts dans le pot de confiture. Son dernier livre, Seeds of Hope, contient au moins une douzaine de passages copiés-collés de Wikipédia et d'autres sites web, ainsi que l'a relevé le très attentif Washington Post. Goodall aurait pu mettre la chose sur le dos de ses chimpanzés, genre «ces sales bêtes font n'importe quoi dès que j'ai le dos tourné» : elle s'en est abstenue. Elle aurait aussi pu faire porter le chapeau à sa coauteur (et sans doute rédactrice principale), Gail Hudson, et déplorer qu'aujourd'hui, les nègres travaillent comme des singes : elle ne l'a pas fait non plus. Elle aurait pu invoquer un recours au sampling littéraire, un jeu avec la matière brute : pas plus. Jane Goodall a simplement présenté des excuses : «Je suis très peinée de découvrir que certaines des sources n'ont pas été citées de manière adéquate, et je tiens à exprimer mes regrets sincères.» Elle n'est pas le premier auteur, et ne sera pas le dernier, à détourner un peu d'eau du fleuve électronique pour faire tourner son moulin. La plupart des malaxeurs de clavier ont deux fenêtres actives sur l'écran de leur PC : celle du navigateur et celle du traitement de texte. Les transferts de l'une à l'autre se font assez naturellement, toujours dans le même sens. On les repère plus ou moins aisément.
Les chimpanzés peuvent être entraînés à utiliser certains gestes-mots de la langue des signes avec