Ah, la belle histoire de France que nous raconte l'acteur Lorànt Deutsch, avec ses Grands Hommes qui font notre fierté, ses bons rois qui portaient haut les valeurs nationales, le petit peuple uni derrière son monarque (en tout cas jusqu'à la Révolution…), ses révolutionnaires pleins de haine s'acharnant sur nos monuments, etc. Malheureusement, nous expliquent les auteurs des Historiens de garde, tout ce récit est bourré d'erreurs et d'inventions. Et au-delà, il reflète la vision passéiste d'un comédien se disant à la fois apolitique et royaliste de gauche, mais dont la vision flirte avec celle de l'extrême droite.
D'entrée de jeu, les auteurs - trois jeunes historiens : William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin - se défendent de tout réflexe corporatiste. «L'histoire appartient à tout le monde», précisent-ils. Pour eux, leur démarche a un double sens. Il s'agit de défendre une science malmenée, l'histoire, et de démasquer la régression symbolisée par ces apprentis historiens super-médiatisés, qui dessinent un grand roman national en tordant les faits et inventent une France éternelle, où défilent héros et hauts faits, qui n'a jamais existé.
«Ils sont les historiens de garde d'un trésor poussiéreux» , résument les auteurs, référence à la formule de Nizan sur les chiens de garde.
William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin se situent dans la droite ligne de l'historien Nicolas Offenstadt qui publia, en plein débat sur l'identité na