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Libération

L’éternel enfantin selon Alvaro Pombo

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 10 avril 2013 à 21h36

Le titre intégral du roman est Apparition de l'éternel féminin racontée par Sa Majesté le Roi. Le roi en question est le narrateur, un jeune adolescent surnommé «le Ballot» qui vit (en Espagne) chez sa grand-mère avec son cousin dit «le Chinois». L'éternel féminin, c'est Elke, une orpheline allemande recueillie par la tante du Ballot qui habite en dessous, dans la même maison. Ça se passe à une époque où les grands personnages du monde sont Rommel, Montgomery et Hiro-Hito.

Le narrateur a énormément d'imagination, à l'égal de son créateur, même si Alvaro Pombo n'est né, à Santander, qu'en 1939 et qu'une stricte comparaison autobiographique est donc impossible (mais le Ballot a son idée sur les comparaisons qui ne sont intéressantes que si on les fait entre des choses qui ne se ressemblent pas). Par exemple, quand le Chinois tombe et se blesse. «Moi, au contraire, le sang me fait rien parce que j'ai hérité de la résistance des rois et des religieuses des hôpitaux de campagne, et de celle des correspondants de guerre des journaux, qui doivent envoyer le reportage tandis que la bataille fait rage à côté d'eux. Le reportage l'emporte sur le reste, car il doit sortir le lendemain, et pendant ce temps, des compagnies entières des deux camps tombent comme des mouches d'un côté et de l'autre, et moi je téléphone au journal avec ma voix de tous les jours, imperturbable, tout en prenant des notes sur une seule page de mon bloc-notes car je dois me dépêcher