Il y a des dialogues, beaucoup, par vagues. Un océan de dialogue, toujours le même et toujours changeant. Debussy, Virginia Woolf. Parfois, on a le sentiment d'avoir prononcé certaines de ces phrases par le passé : «Pourquoi es-tu si sombre ? - Je ne sais pas. Par moments, j'ai l'impression d'assister à mon propre enterrement.»
C'est soir de mondanités au Musée national d'art moderne (Mnam), centre Pompidou, à Paris. Il y a un Monsieur Loyal : «Approchez, Mesdames et Messieurs, approchez, n'ayez pas peur. Je ne vous empêche pas d'entrer dans cette grande usine de l'art pour assister au vernissage, c'est sur invitation, et la plupart des passants qui s'attardent ici n'en ont pas.» Il harangue les «gens ordinaires», «condamnés à rester dehors, en dehors du pouvoir, en dehors du système».
«Invisible». Est-ce le même que celui qui nous dit surveiller le centre sur «plusieurs écrans» à la fois, «invisible» aux yeux des vernisseurs mais «voyant tout» ? C'est peut-être le fantôme, non de l'Opéra, mais de l'art contemporain, la vengeance du joujou du pauvre. De fait, ce n'est pas un lustre qui tombe sur les invités de la sauterie, mais une panne de courant géante, doublée (le black-out est difficile de nos jours) d'un épuisement simultané de toutes les batteries de smartphones, pourtant équipés d'app «torches».
Les œuvres de l'artiste fêté sont des vidéos, et le maître de jeu est lui aussi derri