Roman
André Malraux «Non»
Malraux en personne apparaît sous son nom de guerre, «Berger», dans ces «Fragments d'un roman sur la Résistance», fiction abandonnée pour les Antimémoires. On croise des chefs étranges ou devenus fous sous la torture. L'un suggère, la paix revenue, de «créer une revue de poésie, consacrée aux poètes de l'armée», l'autre teste : «Dites- donc, vous connaissez quelque chose à la haute couture ?» Berger n'aime pas «les bistrots de marché noir» ni tel chef communiste, «colosse à tête de bulldog connu pour son goût hideux de ce qu'il appelle les interrogatoires ».
Le vaillant Gardet essaie son bazooka contre un char, gagne, puisque, si on fait la guerre, c'est pour la gagner, puis meurt. Scènes, portraits, esquisses (un prêtre comme «un Greco rasé»), dialogues («Autour de nous, il y en a quarante millions d'aplatis»), ces instantanés du temps des maquis sont drôles, tragiques, formidables. A lire en complément, Résistance du roman, genèse de "Non" d'André Malraux, de Jean-Louis Jeannelle (CNRS Editions). Cl.D.
Hommage
Collectif Pour Rulfo
Les actes d'un colloque, a priori, c'est ennuyeux. Et d'autant plus si l'écrivain étudié n'a, comme le Mexicain Juan Rulfo (1917-1986), écrit que deux livres : les nouvelles du Llano en flammes (1953), le roman Pedro Paramo (1956). Mais, comme ces