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Libération
Critique

Apocalypse for ever

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Une corrida, des Hells Angels… récits de Kent Anderson, vétéran du Vietnam
publié le 17 avril 2013 à 19h06

Des nouvelles hantées par la guerre du Vietnam, dont l'auteur est revenu entier mais dans sa tête fracassé : Une saison en enfer a des allures de déjà-lu et déjà-vu. Kent Anderson a d'ailleurs déjà écrit deux livres imprégnés de ce trauma, les très remarqués Sympathy for the Devil (1987) et Chiens de la nuit (1996). Apocalypse now and for ever… Mais, au dernier festival Quais du polar de Lyon, on croise Kent Anderson. La soixantaine sèche, comme passée au grand air, tout en jean, il porte d'extraordinaires santiags pistache. A notre demande, il détaille aimablement : «Elles sont en autruche et incroyablement confortables, de vrais chaussons. Je les ai achetées au Nouveau-Mexique où j'habite, elles m'ont coûté 100 dollars… Je les ai aussi en orange… C'est dingue, le succès qu'elles ont ici, certains vont jusqu'à les prendre en photo !» Lui est épaté par ce qu'il découvre en France. «Dans la rue, j'ai l'impression d'être entouré par de l'art.» Le soir, on le retrouve en voisin de table. Mais l'endroit est bruyant, la soirée arrosée alors qu'ex-toxicomane et ex-alcoolique, Anderson s'interdit la moindre goutte («sinon je deviens fou») et on le sent oppressé. A peine un quart d'heure, et il lève le camp, comme s'il avait le diable aux trousses. Le lendemain, on plonge dans Une saison en enfer, et on comprend que son malaise n'était pas que circonstanciel.

Kent Anderson a longtemps été une bombe ambulante, il