Le retour à la terre, on en a fait des bandes dessinées, des revues, des manuels pratiques, tous à succès. Au cours des cinq dernières années, environ 2 millions de Français ont quitté la ville pour réinvestir les champs. On ne parle plus d'utopie soixante-huitarde ni de hippies, mais de simplicité volontaire ou de qualité de vie. Françoise Perriot a franchi le pas il y a plus de trente ans, succombant à la liberté dont chacun se gargarisait dans les années 70. Mais point de projet communautaire, de fumeurs de joints ou de gratteurs de guitare, la jeune femme est partie avec son homme et leur désir commun de «vivre de la terre sans craindre d'avoir à renoncer au confort».
Sans donner de leçons, l'auteure relate avec une douce ironie les visites des amis des villes dans les premiers temps de son installation spartiate. Ils ne voient que la voûte étoilée, les nuits chaudes, le silence et la simplicité d'une vie «choisie». Elle préfère évoquer les levers aux aurores, le travail physique sans répit, la rudesse du climat… Au fil des années, il y a les nouveaux arrivants qui aménagent une montagne à l'idée qu'ils se font de leur havre de paix et les paysans qui voient d'un œil méfiant tout nouvel «estrangié».
A mille lieues du guide pratique ou du journal, cet ouvrage hybride ne peut qu’accompagner, avec bienveillance, les premiers troubles de ceux qui voudraient tenter l’aventure. Il s’adresse à ceux qui fantasment une vie qu’ils ne se fabriqueront jamais