Menu
Libération
Critique

La SF, une histoire à perdre alien

Article réservé aux abonnés
Superhéros et navettes spatiales, ringards ou en 3D, de l’Antiquité à Hollywood.
publié le 19 avril 2013 à 21h01

Pour les plus jeunes, la science-fiction est née avec les jeux vidéo, les films hollywoodiens et les trucages en 3D : Lara Croft, Dark Vador, Matrix et leurs avatars numériques. Les plus anciens, eux, se souviennent de films kitsch des années 50, quand des monstres intersidéraux aux multiples tentacules lubriques enlevaient des jeunes filles nunuches pour les emmener dans leur soucoupe argentée : l'âge d'or des Flash Gordon, John Carter ou Captain America publiés dans les pulps, ces magazines bon marché qui donnèrent leurs lettres de noblesse à ce qui n'était alors qu'une sous-littérature de gare. Une exposition à la Maison d'ailleurs, musée de la SF, de l'utopie et des voyages extraordinaires, basé à Yverdon-les-Bains (Suisse), revient sur cette culture à part (1).

«La science-fiction invente ce qui a peut-être été, ce qui est sans que nul ne le sache et ce qui sera ou pourrait être», écrit en introduction Pierre Versins, fondateur du musée. Une mise en perspective qui permet aux auteurs - universitaires, chercheurs et écrivains - de remonter le fil du temps. Depuis l'Antiquité et ses mythes, le Moyen Age et son bestiaire fantastique, le XIXe siècle de Jules Verne, jusqu'à la SF telle que nous la connaissons. Un genre et un style beaucoup moins anodins qu'on ne l'imagine, car pétris de messages et d'allégories sur tous les grands sujets contemporains - la peur de l'autre, la place de la technologie, les mutations sociales, l'écologie…

Le