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Critique

Mythe Le système solaire du roi

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 26 avril 2013 à 19h06

Un astre omniprésent, des muses et des tritons, des couronnes et des dieux ailés… le siècle de Louis XIV se leva sous le signe du Soleil et de l'Antiquité. Une «mode» que décrypte Jean-Pierre Néraudau dans un essai érudit de 1986 réédité ce mois-ci. «Les gens cultivés étaient habitués à utiliser les images mythologiques comme grille de lecture du monde, et ils pratiquaient constamment l'allégorie», explique l'auteur qui raconte comment celui qui fut roi à 5 ans et décida de gouverner sans Premier ministre à 23 utilisa la mythologie et ses symboles comme moyen de propagande pour asseoir sa toute-puissance monarchique.

Dans un contexte post-Fronde, où le Parlement et la noblesse d’épée avaient fait vaciller son trône, le futur Roi-Soleil décida de recourir aux plus hautes figures de l’imagerie grecque et romaine pour se faire craindre et vénérer.

Littérature, sculpture, peinture et représentions théâtrales devinrent des armes au service de la monarchie absolue. D'où ces tableaux saturés de bestiaires fantastiques dans lesquels Louis XIV porte une couronne de laurier superposée à sa perruque grand siècle, ces statues de Diane ou de Jupiter, et enfin Versailles, nouvel Olympe du Dieu roi. Mais les métaphores superlatives du soleil et d'Apollon ne sont pas une sinécure. «Le Soleil n'offrait pas d'aventures de nature à illustrer un règne.» Quant à Apollon, il n'avait pas non plus un «important recueil d'histoires utilisables ; il n'avait pas d'épouse, mais quel