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Critique

IIIe Reich Les fouilles idéologiques des nazis

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 3 mai 2013 à 19h06
(mis à jour le 3 mai 2013 à 19h06)

On sait qu’entre 1933 et 1945 la propagande et la violence nazies ont transformé le peuple allemand en machine de mort. Economie, famille, éducation… tout fut chamboulé par les théoriciens du régime pour bâtir ce grand Reich qui devait dominer l’Europe plus de mille ans. Et, durant cette époque, une science fut particulièrement mise à contribution : l’archéologie.

Les nazis cherchèrent en effet très tôt à réécrire l'histoire. Science infiniment malléable - qu'on relise le 1984 d'Orwell -, la discipline se prête en effet à toutes les manipulations. Surtout lorsque l'on remonte à l'âge du bronze… Ainsi, reprenant un courant de pensée germanique né un siècle plus tôt, les nazis firent renaître une mythique «race de seigneurs», peuple originel indo-européen ayant occupé un vaste espace vital avant l'ère chrétienne - le fameux «Lebensraum» - sur lequel leurs descendants aryens auraient un droit incontestable. Anthropologie (grands blonds nordiques contre les petits bruns méditerranéens ou juifs), inégalités des races (peuples dominants contre peuples dominés), haine du métissage… toutes les théories fumeuses vinrent ensuite se greffer sur cette lecture idéologique.

Les archéologues allemands ne se limitèrent pas à traquer d’improbables svastikas dans leurs territoires. Soufflant sur les braises des séparatismes locaux en France, ils firent de la Bourgogne et de la Moselle de vieilles terres du Reich allemand et «annexèrent» la civilisation mégalithique de Bretagne