Au moment où la France publie son livre blanc sur la défense et engage de sérieuses économies notamment en personnel, le vieil adage «pecunia nervus belli», «l'argent est le nerf de la guerre» se vérifie. Cette formule qui sert de titre au livre d'Alessandro Giraudo sur «la longue histoire des liaisons dangereuses entre argent et guerre» est attribuée à Cicéron. Mais l'auteur, chief economist du groupe financier Viel Tradition, explique que le Chinois Sun Tzu, favorable à des guerres courtes, ne disait pas autre chose. Tout comme les mercenaires de François Ier qui, pour défendre Milan, avaient lancé au roi de France : «Point d'argent, point de Suisses.»
L'ambitieuse idée de Giraudo, publié chez Pierre de Taillac, spécialiste de la chose militaire, est de relire l'histoire du monde et de ses guerres à la lumière de l'argent. Brassant une érudition parfois foisonnante sinon inexacte (il parle du canal américain Eire à la place d'Erié, Sun Tzu est orthographié différemment suivant les chapitres), l'auteur montre comment le financement des conflits change et modernise l'économie des belligérants. La monnaie fiduciaire, inventée par les Mongols en Chine au XIIIe siècle, est ainsi une nécessité née de la guerre, à l'image de la Banque de France créée par Napoléon pour financer ses aventures.
La très coûteuse guerre de Sécession - qui a fait plus de morts, rappelle Giraudo que toutes les guerres américaines - a oblig