La femme et la famille frémissent dans l’éprouvette du professeur Lawrence. Le bec Bunsen la chauffe à mort et l’écrivain se jette dedans avec ses jugements et ses réflexes, sa colère et sa sensibilité, son chapeau et son costard, pour faire bouillir l’émotion «au point d’avoir à faire une remise en question vitale». C’est la crevette épique des sens et du subconscient.
Jamais ce mécanisme de l'instinct au travail n'a été si vivant que dans le quatrième tome des nouvelles de l'auteur de l'Amant de Lady Chatterley. Elles ont été publiées entre 1924 et 1928. Certaines sont disponibles ici ou là, chez différents éditeurs. Leur qualité et leur cohérence exigeaient cette unité. Comme souvent, elles s'inspirent des femmes et des amis qu'il fréquente : certains le lui reprocheront violemment. Lawrence n'a aucun tact avec ses modèles. Son génie lave de toute compassion. Il a alors 40 ans. Tuberculeux, il voyage sans cesse, la mort aux trousses, plus furieux que jamais, du Mexique à l'Italie, de l'Amérique à l'Angleterre, de l'Allemagne à la France. Il meurt à Vence en 1930, après avoir écrit une dernière nouvelle, «le Coq échappé». On la trouvera dans le cinquième et dernier volume de cette édition annotée. Elle s'appuie sur les manuscrits et les informations de l'édition de Cambridge. Les cendres de l'auteur sont au Nouveau-Mexique, où il vécut.
Ranch. Une excursion locale lui inspira l'un des sommets du volume : «la Femme qui s'enfuit». Une Américaine quitte sou