Romans
Valeria Luiselli Des êtres sans gravité
Vies quotidienne, imaginaire, souvenue, rêvée : la narratrice écrit un texte où les quatre se mélangent par fragments, frottements, pour donner «un roman compact et poreux. Comme le cœur d'un bébé». Aujourd'hui, elle vit à Mexico avec son mari, qui entre par la réalité et sort par la fiction, et leurs gosses, «la bébé» et «l'enfant moyen». Jeune, elle a vécu la bohème à New York avec des amants, des fantômes d'écrivains, des amis de toutes sortes. Avec l'éditeur White, elle a traduit Gilberto Owen (1904-1952), poète mexicain méconnu dont elle réinvente la vie et attribue les traductions à un autre. William Carlos Williams, saint Jean de la Croix, Ezra Pound, entrent dans le patchwork. García Lorca «était toujours enthousiaste quand il entendait une idée neuve, c'était sa vertu. Mais bien vite il était pris d'angoisse et perdait ses illusions ; c'était aussi sa vertu». L'auteur, 30 ans, va si vite que le lecteur a le privilège de ralentir. Owen écrivait : «Je reste dans tes pupilles, sans invitation à la fête des fantômes.» Luiselli l'invite, et nous avec. Ph. L.
David Toscana El último lector
Icamole est un petit village isolé dans le nord du Mexique où les femmes sortent avec leurs parapluies pour invoquer les cieux de donner enfin l'eau qui manque depuis des mois. Le bibliothécaire des lieux, Lucio, désavoué par sa hiérarchie