Debord sous les projecteurs. A la Bibliothèque nationale de France d’abord, qui lui consacre la grande exposition qu’on sait (1) à partir des archives du théoricien de la société et du pouvoir (1931-1994). Mais également présent à travers une vente aux enchères, mardi chez Artcurial (2). Par ricochet de l’étalage de la BNF, d’anciens interlocuteurs épistolaires de Debord sortent du bois. Occasion de mettre sur le marché lettres, tracts et documents ? De fermer la page d’une époque sacralisée par l’Etat qui a classé les archives Debord «trésor national» ?
Intermédiaire. A vendre, donc, un premier ensemble quasiment inédit : la conversation du révolutionnaire de l'Internationale situationniste (IS) avec Sean Wilder, un étudiant américain, sur la traduction du Déclin et la chute de l'économie spectaculaire marchande. La brochure, qui traite des émeutes de Watts, à Los Angeles, qui firent 34 morts en août 1965, sortira fin décembre de la même année en supplément au numéro 10 de l'Internationale situationniste. Les deux hommes s'étaient rencontrés en juin 1966 à Paris. Outre des commentaires sur la traduction du texte, ils évoquent une implantation de l'IS aux Etats-Unis - Sean Wilder pourrait jouer les intermédiaires -, puis plus tard dans la société noire, et parlent de militantisme : «Je suis bien d'accord avec votre jugement des activistes aux vues limitées. Bien sûr, nous ne devons pas essayer de les convaincre de "m