Le Nord inquiète mais fait fantasmer quand le Sud attire tout en questionnant. Loin d'être les deux facettes d'un seul et même pays, les «deux Corées constituent désormais un pôle de première grandeur, du point de vue politique et militaire, économique et culturel», écrivent Pascal Dayez-Burgeon et Kim Joo-no dans un petit essai passionné sur la péninsule de la discorde.

L'un est historien français, exégète coréanophile (et phone) ; l'autre auteur sud-coréen. Ils ont en commun la volonté de dépoussiérer les «vieux stéréotypes de jadis qui ne collent plus à la réalité». En parcourant l'immédiat après-Seconde Guerre mondiale, ils racontent les divisions enracinées au cœur du pays et rappellent comment la «guerre froide a transformé en rupture tragique une polarisation séculaire». Et montrent comment le Sud vampirise le Nord qui ne rate jamais l'occasion de diaboliser les «laquais fantoches à la botte des impérialistes yankees».

Les deux auteurs esquissent un mini-panorama des caractéristiques des deux Corées, en restant peut-être trop sur le versant sud et sa success story. Cinéma, suicides, puissance nucléaire, jeux vidéo, machisme, loi de sécurité nationale ou encore Samsung… ils passent en revue les raisons et les faits selon lesquels «on n'a pas fini d'entendre parler de la Corée». Plus longuement, Pascal Dayez-Burgeon et Kim Joo-no sondent la grande question coréenne : la réunification, érigée en «priorité stratégiqu