Le dimanche est sans nul doute l’institution centrale de la culture chrétienne. Inspiré du sabbat juif, moment de repos dans la Genèse au terme de la création du monde, il s’en distingue cependant car il n’est pas le septième jour de la semaine mais le premier. Le dimanche commémore en effet la résurrection du Christ. Il est donc associé à la joie et à la fête et il n’implique pas une règle aussi impérative d’inactivité que le sabbat. Le dimanche est de ce fait dans les sociétés d’Europe occidentale un moment d’intense vie sociale.
La messe paroissiale dominicale est l’événement par excellence où la communauté se rassemble et donne à voir son unité mais aussi ses hiérarchies, les places occupées dans l’église manifestant les différences de statut ou de richesse. C’est aussi l’occasion pour l’Eglise d’essayer d’imposer ses principes, avec un succès mitigé, comme la séparation physique entre les sexes pendant les offices, les clercs percevant toujours la femme comme la tentatrice qui menace les bonnes mœurs. Malgré la volonté de l’Eglise, renforcée après le concile de Trente, de faire de la messe un moment consacré exclusivement à Dieu, le profane se mêle en fait toujours au sacré : profitant de la présence de toute la communauté, la monarchie fait lire par le curé ses annonces officielles, voire ses appels à témoignages lors de crimes, et les particuliers règlent bien des affaires.
Réserver son dimanche au repos et au recueillement est une obligation ecclésiale longtemps souten