L'Américaine Scarlett Johansson a décidé de poursuivre les éditions JC Lattès au motif que le dernier roman de Grégoire Delacourt, la Première Chose qu'on regarde, met en scène un personnage qui est son sosie et porte son nom (à Scarlett). L'actrice de 28 ans réclame des dommages et intérêts en réparation du «préjudice causé par la violation et l'exploitation frauduleuse des droits de la personnalité». C'est original. Et cela nécessitait quelques explications. Scarlett Johansson a bien voulu nous les donner la semaine dernière, en partageant avec nous une chicha et un bout de moquette dans un café de la rue Poulet, dans le XVIIIe arrondissement parisien.
Scarlett, ne vous sentez-vous pas un peu idiote d’avoir lancé une procédure aussi ridicule ?
Idiote est un adjectif qualificatif à valeur dépréciative dont vous aurez à répondre devant la justice.
N’eût-il pas été plus opportun de poursuivre le livre parce qu’il associe votre nom à un pénible robinet d’eau tiède ?
Mon avocat me l'a déconseillé car il n'a pas trouvé dans le code pénal d'article sur la base duquel nous aurions pu entamer cette démarche. Certes, l'article 222-1 réprime le fait de soumettre une personne à des tortures ou à des actes de barbarie, et ce crime est passible de quinze ans de réclusion criminelle. Mais ce qui m'intéresse, ce sont les dommages et intérêts. Le pognon. The Dough, man !
Interdire aux romanciers d’utiliser dans leurs livres le nom de personnes vivantes ne conduirait-il pas à un appauvrissement considérable de la création ?
Ah parce que ce bouquin, vous appelez ça de la création ? Moi j’appelle ça de la prostitution. C’est nul, vulgaire, et en plus ça ne me rapporte pas un rond. On va essayer de dealer avec l’éditeur un pourcentage sur les ventes ou, à défaut, une indemnité substantielle. Sinon c’est le tribunal qui