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Libération
Critique

Alpinisme la corde sensible de Jean Bourgeois

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par Lou Benoist
publié le 14 juin 2013 à 19h06

Jean Bourgeois n'est pas seulement un alpiniste remarquable et remarqué, c'est un passionné, «aveugle et déterminé», un amant ardent de la nature et de ses espaces immenses. Il n'est pas seulement «en quête de plus grand» - le titre de son ouvrage -, il est à la recherche du sublime, du sensationnel à l'extrême, d'une vie rien qu'à lui.

On l'aura compris, l'existence de Jean Bourgeois, né en 1938 en Belgique, appelle les superlatifs. Comme en témoigne son autobiographie retraçant un demi-siècle d'aventures peu communes dans l'Himalaya, à la découverte des dernières terres nomades afghanes dans les années 70, dans l'Antarctique… Naturellement accolées au rythme de sa vie, ces explorations illustrent le parcours d'un amoureux du gigantesque et des éléments déferlants. Il n'aura de cesse de marcher, grimper, naviguer… Car l'auteur est un de ces aventuriers, solitaires et solidaires, dans la lignée des Bouvier, Kerouac ou Kessel ; «un ouvreur de chemin» comme le qualifie Robert Paragot dans la préface de l'ouvrage.

Doté d'une belle plume, Bourgeois fait partager au lecteur ses instants de joie ou de doutes, revenant particulièrement sur sa disparition, en 1982, au sommet de l'Everest, puis sa réapparition miraculeuse côté tibétain, plusieurs semaines plus tard. Une épopée qui marquera le reste de sa vie. Le livre s'achève sur une quête philosophique et spirituelle : «Le plus grand maintenant, je le cherche dans la dimension humaine. Il est là, autour