Samedi
Fleurs nuiteuses d’Iran
A Pont-l'Evêque pour découvrir les Iris noirs de Farhad Ostovani présentés à l'espace culturel les Dominicaines. Iranien, 63 ans, éperdument nostalgique du jardin de son enfance à Téhéran, Ostavani a peint des iris sombres, plus violets que noirs. Il les a dessinés un peu comme Hiroshige gravant sur bois ses Cent Vues d'Edo, c'est-à-dire traçant (traquant ?) l'essentiel, rien que l'essentiel, puis remplissant celui-ci de teintes perdues, fondues, à la fois indécises et précises, en assemblages évoquant les grands champagnes, les grands parfums.
Iris, Iran : les fleurs nuiteuses de Farhad Ostovani me rappellent qu’on vient d’élire dans son pays un nouveau président. Celui-ci ne sera qu’une sorte de Premier ministre plus ou moins «marionnettisé» par Ali Khamenei, le Guide suprême, mais Dieu (celui qu’il vous plaira, je ne suis pas sectaire) a tout de même bien voulu que ce ne soit pas un acolyte de Mahmoud Ahmadinejad, le fou furieux qui rêvait d’exterminer les quelque sept millions huit cent mille citoyens de l’Etat hébreu, qui sorte des urnes. J’aime le peuple iranien : il suffit de se laisser emporter par sa littérature, son cinéma, sa musique, et les iris d’Ostovani, pour comprendre que le mot haine n’est décidément pas iranien.
Dimanche
Dénombrer l’armada
Rouen clôture son Armada. Sixième du nom, sixième réussite. Tard le soir, sur la ligne de banlieue de Mantes-la-Jolie, je voyage de concert avec des marins du trois-mâts barque Cuauhtémoc. Sur cette ligne réputée malfamée,