Série noire dans le genre. Après Jack Vance fin mai, Iain Banks début juin, voilà que Richard Matheson disparaît à son tour. Ecrivain et scénariste de science-fiction, l'auteur de Je suis une légende est mort dimanche en Californie à 87 ans. «Il a enflammé mon imagination en situant ses horreurs non dans des châteaux européens ou des univers lovecraftiens, mais dans des scènes américaines que je connaissais», a écrit Stephen King, dans son hommage.

Fils d'immigrants norvégiens, né à Allendale (New Jersey) le 20 février 1926, Richard Matheson a été élevé à Brooklyn par une mère «très méfiante vis-à-vis du monde extérieur», relatait-il dans un entretien, en 2005, laissant une marque certaine sur ce fils parfois appelé «M^r Paranoia».

Calvaire. Jeune homme, il publie ses premières poésies dans un journal local, le Brooklyn Eagle, sert dans l'armée américaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après des études de journalisme à l'université du Missouri, il sort sa première nouvelle à 24 ans, en 1950, dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction. Le narrateur à la première personne de Journal d'un monstre, un enfant mutant, raconte son calvaire et la haine de ses parents. Un texte puissant, qui fera dire à l'auteur américain Harlan Ellison : «J'étais suspendu dans le noir, penché sur un abîme qui s'étendait au-dessus de moi, sans forme ni limites.»

Matheson