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Libération
portrait

Charlotte Roche. Eros, et aussi Thanatos

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La rentrée des pages (2/12) Cette Allemande délurée donne de l’ampleur à ses provocations en évoquant la mort de ses frères.
publié le 19 août 2013 à 19h26

Livre 1. Une adulescente effervescente explore ses hémorroïdes, se fait reluire à l'aide d'un noyau d'avocat qui germera bientôt et se frotte aux cuvettes des toilettes, pour narguer l'hygiénisme ambiant à épilation intégrée et faire bisquer le féminisme corseté et puritain de ses mère et grand-mère, en leur tirant la langue et en montrant ses fesses.

Contrepoint au livre 1. «Autobiographique à 70 %» et vendu à 3 millions d'exemplaires. A 18 ans, Charlotte Roche fut une punkette crêtée, aux addictions exagérées, qui s'inventait une infamante biographie de rock star pour faire frissonner les gazettes. Née en Angleterre, elle détestait cette Allemagne où elle avait suivi sa mère divorcée. Mère et Allemagne conjointes qu'elle adorait faire tourner en bourrique.

Livre 2. Une femme de 30 ans raconte la mort des proches, la maternité angoissée, la thérapie compensatrice. Elle n'aurait garde d'oublier ce plaisir sexuel toujours revendiqué, qui permet la perte de contrôle et console de beaucoup. Argument de son éditrice française : «Sous l'apparente légèreté et la volonté de choquer, il y a cette fois une plus grande profondeur.» Charlotte Roche continue pourtant à parler du mari qu'on accompagne au bordel. Elle rêve de se faire l'un de leurs copains, mais avec l'aval du conjoint. Les hommes préféreraient l'étrangeté rémunérée quand les femmes seraient pl