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Libération

Elmore Leonard jette un froid polar

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Disparition . L’auteur américain de romans policiers et de westerns est mort hier, à Detroit, à 87 ans.
(Photo MDCarchives. Wikimedia Commons)
publié le 20 août 2013 à 21h46

Pour le questionnaire de Proust auquel le New Yorker l'avait soumis, Elmore Leonard avait dit que le mot qu'il utilisait le plus souvent était «nuts», autrement dit maboul. Comme pour le démontrer, il avait souvent affirmé qu'écrire était la seule chose qu'il savait faire et qu'il fallait prendre du plaisir en écrivant, sinon «le truc peut vous rendre nuts». Le moins que l'on puisse espérer, c'est que Leonard s'est au moins autant amusé que ses lecteurs. L'auteur américain, âgé de 87 ans, est mort hier dans sa maison de Detroit où il a vécu et écrit la majorité de son œuvre.

Pulps. Né à La Nouvelle-Orléans le 11 octobre 1925, Leonard débarque à Motor City à 10 ans. Après avoir servi dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale, il intègre le département d'anglais de l'université jésuite de Detroit d'où il sort diplômé et entame aussitôt une carrière d'écrivain. Pour vivre en ce début des années 50, il rédige des slogans publicitaires mais consacre l'essentiel de son temps à l'écriture de nouvelles pour les pulps qui le paient une misère. Son genre de prédilection est le western, héritage d'une adoration fanatique pour le cinéma où l'auteur a empiriquement appris la dramaturgie et la construction des personnages. Les débuts sont laborieux mais, juste retour des choses, Hollywood le repère et lui achète plusieurs nouvelles et romans dont l'Homme de l'Arizona (tourné par Budd Boetticher) ou <