James Meek n'est pas un moraliste, mais la conduite humaine occupe l'esprit de chacun de ses romans. Le Cœur par effraction est sans doute celui où s'illustre le mieux ce qui ressemble chez lui à une idée fixe. Ex-journaliste au Guardian, il collabore occasionnellement à la London Review of Books, pour des reportages et des critiques. «J'aime écrire des livres très différents mais qui possèdent un fil commun», dit-il. Avec Un Acte d'amour, Nous commençons notre descente, et le Cœur par effraction, cet Ecossais sait jongler avec les sentiments, entretenir des suspenses dans des histoires à dormir debout et pourtant vraisemblables (sinon vraies), toujours mêlées de savoureuse ironie. Une manière d'autodérision et de légèreté qu'il cultive avec jubilation.
Pourquoi ce titre, le Cœur par effraction ?
Ce fut une véritable lutte. J’y tenais car il correspond à l’un des thèmes du livre, c’est d’ailleurs une citation d’un de mes personnages qui, évoquant la théorie de l’évolution, se demande d’où nous tirons notre sens du bien et du mal. Je me suis appuyé sur l’idée que le corps humain étant constitué de différents organes, comme des petites créatures - la petite créature poumon, la petite créature foie -, l’une d’entre elles, le cœur, s’est imposée comme le siège des émotions, de la sentimentalité. Elle est entrée par effraction.
Le bien et le mal sont chez vous une marotte. En particulier dans ce dernier