Elle ressemble à Simonetta Vespucci. Ne cherchez pas parmi les belettes de la télé-réalité mais plutôt du côté de la Naissance de Vénus, celle peinte Botticelli et dont elle fut la muse. Notre Simonetta Vespucci porte un marcel de coton, un short à la maille de sweat-shirt, du vernis écarlate sur ses pieds nus. Ses cheveux l'habillent. Elle est propriétaire d'un petit deux pièces qui lui sert de bureau, au cinquième sans ascenseur, métro Saint-Maur, Paris XXe. C'est là qu'elle reçoit. Il y a des livres partout, un secrétaire acheté à Drouot sur lequel elle écrit de 8 h 30 à 13 h 30 chaque jour. Dans sa kitchenette se trouve un piano. Elle maîtrise aussi bien les partoches de Schubert que celles de Rameau. Cette fille qui ressemble à Simonetta Vespucci s'appelle Emilie. Emilie de Turckheim.
C’est peut-être sa peau de lait, son sourire qui lui sert de mascara, sa malice à bizuter toute la bienséance du monde, ce sens qu’elle a du verbe se mouvoir, allez savoir… Lorsqu’elle paraît, ce que l’on a observé un soir dans un bistrot, les femmes se raidissent et les hommes, comme chat devant souris qui trottine, ont la rétine particulièrement mobile.
Elle a une licence de droit français et de droit américain et étudie la sociologie à Sciences-Po quand elle publie son premier roman, à 24 ans. Si elle a rendu au CNRS sa thèse qui portait sur la détresse des jeunes gays et les comportements sexuels à risques, comme elle ne l'a jamais soutenue, elle précise qu'elle n'est