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Libération
Interview

«J’ai adoré écrire sur le processus de paix. J’étais intéressé par l’idée de grâce et de dignité»

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Rencontre avec l’auteur de «Transatlantic»
publié le 28 août 2013 à 22h36

Colum McCann, né en 1965 dans la banlieue de Dublin, a publié deux recueils de nouvelles et cinq romans. Il sera de passage à Paris les 11 et 12 septembre.

Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?

J'avais une idée, inspirée de «Thirteen Ways of Looking at a Blackbird» («Treize Manières de regarder un merle»), le poème de Wallace Stevens. Je voulais écrire l'équivalent, un roman qui se passe aujourd'hui à New York, une histoire de caméras de surveillance. J'écrivais donc, c'était assez ennuyeux, mais je continuais parce que je pensais que c'était ce que je devais faire. Pourtant, je n'arrêtais pas de revenir à l'histoire de Frederick Douglass [esclave né en 1818 dans le Maryland et militant abolitionniste, il a voyagé en Irlande entre 1845 et 1847, ndlr], redécouverte dans les années 90 par les universitaires irlandais.

Finalement, je me suis dit : il faut que je suive Douglass. Et j’ai commencé à l’affronter. Au début, j’avais cette idée d’un esclave noir qui arrive en Irlande, tout est merveilleux, les gens l’accueillent à bras ouverts… Mais ça ne marchait pas, parce que ça n’était pas vrai. Ensuite, je me suis dit : en fait, c’est un anglophile, il n’a rien dit contre la Grande Famine. Mais ça ne marchait pas non plus. Alors, j’ai pensé qu’il était les deux à la fois, et d’autres choses encore, il est devenu de plus en plus complexe, j’ai senti que je tenais quelque chose.

Et George Mitchell ?

J’ai toujours eu une vraie tendresse pour cet homme qui a présidé les négociations de paix en Irlande, un homme de 62 ans, qui, en 1995,