Le sauveur est une enfant de l'exil et de l'enfer. Une survivante qui chevauche la fin du XXe siècle et les premières années du nouveau millénaire comme on s'embarque dans les tourments d'un exode sans retour possible. Une épreuve où le pire est souvent à venir avant l'incertaine harmonie. Cette quête du salut incombe à une adolescente de Chongjin, une ville de l'est nord-coréen. Septième enfant d'une fratrie féminine, elle a été abandonnée quelques heures à sa naissance par des parents accablés d'avoir à nouveau une fille. C'est Hindung, la chienne de la famille, qui la retrouve et la sauve. Cent jours durant, elle n'a pas de nom jusqu'au jour où la grand-mère décide de l'appeler Bari. Légende coréenne, la Princesse Bari raconte les aventures de la septième fille d'un couple royal qui espérait un prince et abandonne sa nouvelle progéniture. L'enfant parcourt le monde en quête de l'eau de vie pour sauver les âmes de sa famille.
Survivants. Hwang Sok-yong a transposé ce conte célèbre en Corée dans un monde chaotique aux prises avec l'enfer concentrationnaire, les trafics d'humains, le terrorisme, le communautarisme. L'épopée de Bari n'a rien de poétique ou de romantique. Elle dessine les contours d'une planète ouverte aux migrations, chamboulée par le choc des cultures. Elle démarre dans une Corée du Nord ravagée par la terrible famine du milieu des années 90, quand les cadavres dérivent dans la rivière Tumen, jonchent