Samedi: Sarkozysme judiciaire
Le gouvernement a pris une position définitive sur la réforme du droit pénal, position conforme à celle du candidat qu'était François Hollande. Le sarkozysme judiciaire n'était pas blâmable parce qu'il préférait la sévérité au laxisme. Il l'était parce qu'il se fondait sur l'idée centrale que l'homme n'est pas libre et qu'il ne peut s'amender. D'où l'insistance mise sur la récidive, les peines planchers, la rétention de sûreté, la limitation du pouvoir d'appréciation des juges. Mise en œuvre, cette idée nous aurait fait passer d'une société à une autre, sans d'ailleurs, au passage, que la sécurité de tous s'en trouve améliorée. Ce que tous les bons auteurs ont vu depuis le XVIIIe, les architectes de cette conception organiciste l'ignoraient, pour avoir été inattentifs en classe de terminale : que si l'on n'assigne pas à la liberté de chacun la place centrale, on créée une société où personne n'est libre parce que l'Etat y méprise la liberté. Et dans cette société d'esclaves, les méchants ne sont pas davantage punis.
Dimanche: Gouvernants acéphales
La semaine commence par un bruit de bottes. C'est la Syrie. La France veut y porter le flambeau de cette «agence des grands principes et de la légalité internationale» qu'est devenue l'Europe, comme le disait Pierre Manent dans un livre remarquable, la Raison des nations. Mais que signifie punir le dictateur syrien ? Quel est ce langage de juge pour enfants ? Sur nos intérêts, sur nos alliés locaux s'il en existe, sur nos buts politiqu