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Libération
Critique

La retraite, vertige ou renaissance

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Le cahier Livres de Libédossier
Avant, après… un livre témoignage sur l’ultime départ.
publié le 6 septembre 2013 à 19h06

La retraite commence par un pot. «On ne disparaît pas en douce, écrit Danièle Laufer, on ne s'éclipse pas du jour au lendemain, on convie tous les collègues anciens et actuels, clients, patrons, associés et amis - et même parfois ennemis - à venir boire quelques bulles et marquer ce nouveau départ que beaucoup envient tout en le redoutant.» Mais là s'arrête le rite de transition. Ceux qui abordent «la première année du reste de leur vie» sont priés de se débrouiller pour la suite.

C’est cette suite, plus précisément la première année de retraite, que la journaliste Danièle Laufer a choisi d’explorer en interviewant longuement un peu plus d’une vingtaine de personnes partout en France et dans divers milieux. Sans prétendre à l’exhaustivité, la méthode met en lumière ce paradoxe : alors que l’on ne parle que d’elle, la retraite est pensée comme une fin en soi, qui ne pose question ni pour l’avant ni pour l’après. Pourtant, ce n’est pas si simple.

Tout le monde n'est pas égal face au «vertige» de cette vie où l'on est «seul maître à bord». L'auteure pensait que ses interviewés allaient lui parler de leur première année de retraite : ils ont commencé par leur dernière de travail, «la plus étrange». «Collègues épuisés et envieux, jeunes gens ambitieux, dans des entreprises à bout de souffle qui essorent les seniors, c'est comme un bruit de fond : "Tu as encore combien de temps à tenir ?"» La sortie n'est pas toujours ro