En 1794, Xavier de Maistre écrit Voyage autour de ma chambre, récit à la première personne d'un officier décrivant quarante-deux jours d'arrêts entre quatre murs. De cette chambre, il s'amuse à s'évader, laisse son esprit divaguer, transforme le voyage en une notion plus introspective que géographique. Tout au long d'Intérieur, Thomas Clerc fait lui aussi un voyage, «le tour de (sa) maison», tâche à laquelle il a été très lent : «3 ans pourtant c'est 3 fois moins qu'Ulysse revenant de Troie. Ulysse ne voulait pas rentrer à Ithaque, et moi je m'évertue à rester ici, je supplie de ne pas sortir.» Rester chez lui, donc, dans ce 50 mètres carrés de la rue du Faubourg-Saint-Martin, qu'il tente d'épuiser façon Perec. Mais si de Maistre et Clerc partagent un postulat de départ comparable - l'isolement de l'auteur, l'influence du lieu clos sur l'écriture -, Intérieur se définit comme «la reprise surdimensionnée» de Voyage autour de ma chambre. Et en lieu d'envolées proto-romantiques, Thomas Clerc, auteur de Paris, musée du XXIe siècle (une autre tentative d'épuisement d'un lieu, le dixième arrondissement de Paris) et de L'homme qui tua Roland Barthes et autres nouvelles, s'entête à coller à la réalité.
Moins jouisseur qu'Alexandre le Bienheureux mais tout aussi entiché par l'idée de tenir le siège d'un espace domestique, le bien nommé Clerc consigne tout. Et organise son livre en autant de cha