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Libération

William March ou crève

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publié le 11 septembre 2013 à 19h01

Ce roman est un chef-d'œuvre, reconnu comme tel aux Etats-Unis depuis sa parution en 1933 et inédit en français jusqu'à aujourd'hui. William March, l'auteur né en 1893 et mort en 1954, est un ancien combattant de la guerre de 14 d'où il est revenu avec de hautes décorations américaines et la croix de guerre française. Compagnie K est composé de cent treize brefs textes (deux pages en moyenne) à la première personne du singulier mais dont le narrateur change à chaque fois, quoique parfois plusieurs voix racontent le même épisode, soldat Archie Lemon, sergent Michael Riggin, soldat Thomas Stahl, soldat Harry Waddell, caporal Clarence Foster (c'est le nom de son locuteur qui donne son titre à chaque chapitre). Le soldat du premier texte vient d'écrire un livre sur la guerre. «Au début, ce livre devait rapporter l'histoire de ma compagnie, mais ce n'est plus ce que je veux, maintenant. Je veux que ce soit une histoire de toutes les compagnies de toutes les armées.» Il y a un épisode, central dans le livre, que la femme enlèverait, celui sur «l'exécution des prisonniers», «parce que c'est cruel et injuste de tirer sur des hommes sans défense» et que ce n'est pas «représentatif». «La description d'un bombardement aérien, ça serait mieux ? Ce serait plus humain ? Ce serait plus représentatif ?» demande l'ancien soldat devenu écrivain. La femme trouve que oui. «Alors, c'est plus cruel quand le capitaine Matlock ordonne l'exéc