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Libération
Chronique

Eros et tétanos

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publié le 18 septembre 2013 à 21h37

L’un après l’autre, les jurys des principaux prix littéraires viennent d’annoncer leurs premières sélections dans l’averse d’automne. C’est le Prix du Très Meilleur Roman de l’Année qui a fermé la marche, révélant dimanche matin une liste qui, pour être forte courte, n’en est pas moins alléchante. Voici ses quatre nominés :

- Au revoir, dit-elle, de Lise Chapougnard (Gallimard). La narratrice, qui se prénomme Marie-Charlotte, découvre simultanément l'œuvre de Jean-Sébastien Bach et un message de son médecin la prévenant - retour d'analyses - qu'elle a les oreillons. A 28 ans ! Il est 20 h 33, le lundi 14 décembre 2009. S'ouvre le récit des deux heures les plus haletantes de la vie de Marie-Charlotte. On dit «les oreillons» et non l'oreillon tout court, car l'un des signes cliniques de cette maladie est une douleur au niveau des deux oreilles due à l'inflammation des glandes parotides. Le vecteur de la maladie a pour nom virus ourlien : c'est un paramyxovirus à ARN monocaténaire antimessager non segmenté, avec capside hélicoïdale. Dans le Clavier bien tempéré, le prélude n° 6 est en ré mineur. Si on a la main gauche lourde comme une patte d'éléphant, on s'essaiera plutôt au ragtime.

- Les Plaisirs et les Bourgs, de Corentin Glassex (le Seuil). Jean retrouve la maison de vacances familiale sur la côte normande, et tout un pan de son enfance remonte à la surface des flots tumultueux de ses blancs souvenirs. Les bull