Romans
Boris Razon Palladium
En 2005, un homme jeune nommé Boris Razon est saisi par une fatigue extrême, des douleurs de dos, de dents, des fourmillements bizarres dans les mains. Sa femme le trouve douillet, le généraliste ne voit rien. Il ne lui faut que quelques jours pour atterrir, emporté par une maladie rare et foudroyante aux causes mal déterminées, paralysé et pouvant à peine respirer, dans un service de réanimation où il ne va plus être qu'un corps immobile, meurtri, muet, manipulé par les autres. Le dernier film qu'il a vu avant de sombrer, sur DVD, c'est l'Esquive. Mais Razon n'esquive rien : les cent premières pages de Palladium, qui décrivent jour après jour ce processus de dissolution du corps et de l'autonomie, sont inspirées, tendues et portées par la colère. La maladie des autres, quel page turner ! C'est sans doute la dernière guerre totale, le dernier scandale, que nos vies peuvent partager. Ensuite, le corps de Razon est emporté par des hommes et, dans de mystérieux sous-sol, son esprit vit une autre histoire, policière, festive-macabre, où l'imagination de l'infirme naît de l'enfer qu'il vit et qu'elle rejoint. C'est trop long, trop délirant, mais ce déséquilibre littéraire est un symptôme de l'expérience vécue. La maladie a fait former à l'homme des fantômes que l'écrivain n'a pu réaliser tout à fait. Ph.L.
Dominique Paravel Uniques
Ils s'appellent Eli