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Libération
Critique

Ettore Majorana, magnétique

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Sur les traces du mystérieux physicien italien
publié le 25 septembre 2013 à 18h06

En Italie, Ettore Majorana, né en 1906, incarne la figure du physicien génial dont l'aura, née durant la révolution quantique des années 30, aura été renforcée par la disparition inexpliquée, en mars 1938. Le physicien français Etienne Klein, qui parle depuis longtemps de sa fascination pour sa destinée improbable et sa fulgurance de théoricien, en a tiré une biographie. Mais comme son titre l'indique, En cherchant Majorana évoque aussi la propre quête de l'auteur. Car pour donner de la chair au physicien disparu, cette chair dont manifestement il n'avait cure, Klein est allé sur ses traces, s'est plongé dans ses archives, a interrogé ses descendants. Du coup, loin d'une biographie classique ou d'un cours sur l'apport du physicien, ce livre en donne une image plus large.

Théoricien doué d’une formidable agilité et créativité en mathématiques, Ettore Majorana, issu d’une famille aisée de Catane, en Sicile, fut le physicien le plus brillant du groupe formé par Enrico Fermi à la fin des années 20. A partir d’une seule lecture d’un article de Frédéric et Irène Joliot-Curie, il comprit qu’ils avaient découvert le neutron… sans même s’en rendre compte. Son apport à la physique fut si avant-gardiste que, d’après l’historien des sciences Yves Gingras, le nombre de citations de Majorana publiées dans la littérature scientifique a crû après 1960. Ses intuitions sont au cœur des énigmes de la matière noire et de la suprématie de la matière sur l’antimatière dans l’univers.

Malgr