Alléluia, les abrutis sont de retour. Pétillon propose la quinzième aventure de Jack Palmer. C'est une sorte d'Enquête corse en Bretagne, à ceci près qu'il n'y a pas de Corse (puisque c'est en Bretagne) et qu'il n'y a pas d'enquête (puisque c'est Jack Palmer - «mais quel crétin !» - au sommet de sa méforme). Le volume s'intitule d'ailleurs sobrement Palmer en Bretagne. Le Chat n'a pour sa part que faire d'une telle modestie. Ce qui paraît, en deux volumes demi-format, est signé conjointement par «Philippe Geluck & Dieu» et répond au majestueux titre la Bible selon le Chat (1). Dieu a toute l'apparence du Chat et se dit immédiatement qu'il aurait mieux fait de ne créer le tabouret qu'après la lumière, ça lui aurait évité de se cogner, mais doit constater, dès qu'il allume et a sous les yeux le tabouret renversé : «Cela dit, il est pas mal réussi pour un truc bricolé dans le noir.» On n'est pas dans l'autodénigrement, chez Jack Palmer et le Chat, et pourtant, au contraire de leurs créateurs, ils auraient chacun de bonnes raisons de ne pas se vanter.
Dans la longue dégringolade de Jack Palmer, qui partait déjà de bien bas, Palmer en Bretagne marque une étape décisive. Non seulement le héros est tenu à l'écart de tout par sa crétinerie et la marée, isolé sur un rocher la quasi-totalité de l'album, mais personne ne s'intéresse à ce qu'il résolve ou non l'enquête (dont il démêle pourtant parfaitement l'écheveau sans