Un tableau soviétique de l'immédiate après-guerre le peint en contre-plongée sur son cheval blanc cabré, piétinant les étendards nazis face à la porte de Brandebourg. Cette représentation évoquant les icônes de Saint Georges le Victorieux, patron des guerriers et protecteur de Moscou, dont il porte le prénom, rappelle combien le maréchal Gueorgui Joukov fut et reste dans l'imaginaire soviétique puis russe le commandant symbole de la victoire de l'armée Rouge dans la «grande guerre patriotique».
Autodidacte passé tout juste par l’école primaire, puis ouvrier fourreur, cet officier sorti du rang aux colères homériques, stratège de talent et praticien de génie, fut l’un des plus brillants généraux du siècle passé et le grand protagoniste de la guerre à l’Est, qui fut le tombeau du nazisme. Conquérant de Berlin, il s’affirma auparavant comme l’organisateur implacable qui, en pleine déroute à l’automne 1941, empêcha la chute de Leningrad et de Moscou, puis conçut le plan d’encerclement des forces allemandes à Stalingrad.
Ombres. Tombé en disgrâce dès 1946 car Staline se méfiait de son immense popularité, il joua un rôle essentiel dans la déstalinisation, participant à l'arrestation de Béria, le sanguinaire chef de la police secrète du dictateur défunt, ce qui permit l'installation de Khrouchtchev au pouvoir, lequel à son tour mit au rancart ce militaire trop prestigieux au caractère par trop entier. Etrangement, cette figure clé de l'h