SPECIAL FIAC. Le commentaire de Samuel Gross, directeur de la fondation Speerstra (Apples, Suisse) : «Comme le roman de Chloé Hooper, l'œuvre d'Elad Lassry a la texture formelle des bons thrillers. La photographie suggère un accroc. C'est une faille, une percée du réel qui révèle l'envers du décor. Le lever de rideau évoque aussi bien le voile qui cachait au public non averti l'Origine du monde de Gustave Courbet, qu'une mise en scène et une fiction. Censé densifier le champ des intrigues possibles, cet élément conclut en fin de compte à une entrave.»
«Combien de fois sent-on que le désir qui vous envahit vient masquer le fait qu'on n'ait rien à se dire ?» Assez souvent pour avoir envie de continuer à se taire. Le désir, c'est alors fait pour ça : prolonger un silence moins produit par la liberté que menacé par l'ennui. Mais le contraire peut être vrai : le désir vient masquer le fait qu'on aurait beaucoup trop à dire. Liese Campbell, une jeune Anglaise en Australie, se pose ce genre de question en traversant ce qui précède le bush, dans la voiture d'Alexander Colquhoun, le type qu'elle désire et qui la paie pour qu'ils fassent certaines choses : «Je sortis les billets de l'enveloppe, les contemplai. C'était la plus grosse somme d'argent qu'il m'eut été donné d'avoir entre les mains. Si je me mettais à compter, je risquais de révéler aux dieux l'intérêt que j'y portais.» En Angleterre, elle a été licenciée. A Melbourne, elle est fau