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Jourde ramasse la «Pierre»

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Le cahier Livres de Libédossier
L’écrivain conspué par les habitants de son village pour avoir écrit «Pays perdu» analyse ce différend
publié le 23 octobre 2013 à 19h16

SPECIAL FIAC. Le choix de Samuel Gross, directeur de la fondation Speerstra (Apples, suisse) : «L'œuvre de Haim Steinbach évoque ce qui est au centre de la Première Pierre : la furie. Comme l'écrivain relate l'éclatement de la brutalité dans un espace a priori paisible, l'artiste confronte sur une étagère des objets anecdotiques, voire insipides, à Hulk, l'incarnation de la rage non maitrisée. Les deux artistes révèlent ce qu'il en coûte à ceux qui défendent leurs attachements les plus symboliques.»

L'été 2005, venu passer le mois d'août en Auvergne, chez lui, dans le hameau loin de tout où se trouve la maison familiale, Pierre Jourde doit aussitôt faire demi-tour, non sans avoir distribué des coups de poing, malgré les admonestations de sa mère («Surtout, tu ne cognes pas.») Il est avec ses trois garçons et sa compagne, la mère du petit dernier qui va être blessé à la joue, au bras, à la main (de simples «excoriations» mais «multiples», selon le certificat médical) par des bouts de verre : les pierres jetées sur la voiture par les gens du village ont explosé le pare-brise et une vitre. Pourquoi Pierre Jourde est-il accueilli de la sorte par des paysans qu'il connaît depuis toujours ? Parce qu'il leur a consacré un livre, Pays perdu, en 2003, qui ne leur a pas plu, ou qu'il leur a plu de ne pas aimer.

«Pays de merde». «Par pudeur»,