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Libération
Critique

Frédéric Mitterrand et les zélés du pouvoir

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Parution. L’ex-ministre de la Culture raconte ses années agitées sous l’ère Sarkozy et livre une chronique de la comédie humaine. Rencontre.
publié le 25 octobre 2013 à 18h06

Comment se sent-on après avoir été durant trois ans ministre (de la Culture) ? En désintox. «Le pouvoir est une drogue dure, confesse Frédéric Mitterrand. On a le sentiment d'être au cœur de beaucoup de choses, on rencontre plein de gens intéressants C'est un shoot permanent.»

Alors, comment se soigne-t-on quand «on n'est plus rien» ? En faisant un objet littéraire, en décrivant la comédie humaine de ces trois années en direct du fauteuil de Malraux : «J'ai écrit la Récréation pour clore l'histoire, en toute liberté et en parlant de moi.» Du 24 juin 2009, date de son premier Conseil des ministres, pour arriver, 700 pages plus loin, à ce mois de mai 2012, au jardin du Luxembourg. A sa dernière sortie officielle de ministre, il préside à la cérémonie d'hommage aux victimes de l'esclavage au côté… du nouveau président. «Je n'aime pas les déménagements», dit alors Mitterrand. «Vous voulez dire qu'il faut que je vous garde ?» répond ironiquement François Hollande. «Bien sûr, à quoi bon changer nos habitudes ? … A mercredi donc, monsieur le Président, pour votre premier Conseil des ministres !» Hollande : «Je vais y réfléchir.» Clap de fin.

«Curée». Mitterrand aurait rempilé dans un ministère qui lui valut des tornades d'attaques ? A commencer par la «trahison», bien sûr, du neveu du monument socialiste qui rejoint le gouvernement du diable Nicolas Sarkozy. «J'aime le di