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Marie Darrieussecq, un Médicis en cinq sec

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L’auteure a été primée pour son roman passionnel «Il faut beaucoup aimer les hommes».
Marie Darrieussecq et Toine Heijmans, hier après l'annonce des lauréats. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 12 novembre 2013 à 19h06

Est-ce l'auteure ou le thème qu'ont voulu récompenser les jurés du prix Médicis ? Dès le premier tour, par cinq voix contre deux, ils ont décidé hier d'offrir le prix à Marie Darrieussecq pour son dernier roman évoquant une histoire d'amour compliquée entre une femme blanche et un homme noir, Il faut beaucoup aimer les hommes. Un sujet finalement assez actuel en ces temps où le débat sur l'intégration et l'identité ressurgit de façon parfois faussement iconoclaste.

Versatile. Le titre, comme l'écrivain l'a rappelé à longueur d'interviews, est emprunté à Marguerite Duras. Laquelle, dans la Vie matérielle, déclarait : «Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut plus les supporter.» Duras, personne ne l'ignore, avait évoqué une histoire d'amour entre un Asiatique et une jeune Occidentale. Bien moins torride que l'Amant, le quinzième roman de Marie Darrieussecq correspond pourtant à la phrase titre. Car il faut effectivement «beaucoup, beaucoup aimer» Kouhouesso, le bel indifférent dont s'éprend Solange, l'héroïne, sinon, très vite, on ne peut plus le supporter. Ce qui est rapidement le cas du lecteur.

Le livre retrace ainsi la confusion des sentiments, ou plutôt «la désintégration» qui guette Solange, jeune actrice française installée à Los Angeles, dès sa première rencontre avec un autre acteur, camerounais