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Libération

Manchots et pingouins

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publié le 20 novembre 2013 à 18h06

La rentrée littéraire a-t-elle été de qualité ? Les prix sont-ils allés aux bons livres ? Le roman français est-il encore vivant ? Nous avons réuni Christine Angot et Marcela Iacub pour en débattre. Nos deux chroniqueuses ont affiché des points de vue sensiblement différents.

Considéreriez-vous avec Lukács et Goldmann que le contenu diégétique des œuvres, particulièrement en cette rentrée 2013, pose la question du…

Marcela Iacub (tranchante) : Les œuvres, je m'en fous, et la diégèse je m'en tamponne le coquillard, à un point que vous n'imaginez même pas. Surtout à un moment où l'on refuse aux prostituées leur liberté en cherchant à pénaliser leurs clients.

Christine Angot : Leur liberté ? Non mais quelle liberté !?

Iacub : La liberté d'affirmer que notre corps nous appartient aussi bien quand nous sommes enceintes que quand nous vendons nos services sexuels.

Angot (à nous) : Cette femme est folle, il faut la faire enfermer, j'y vois même une certaine urgence. Le placard, là-bas, il ferme à clé ?

Iacub : D'ailleurs le fait que les «343 salauds» se disent tous clients des prostituées nous rappelle que, tout comme avec l'avortement, la liberté des femmes de disposer d'elles-mêmes contribue à accroître la félicité publique, idéal qui devrait toujours orienter l'art de gouverner. Maintenant parlons littérature si vous le voulez bien.

Angot : La félicité publique ? Non mais je rêve ! Et si on créait un service public de la pute pendant qu'on y est ?

Iacub : Je n'ai rien contre le secteur publ