Pour lancer le livre d'un inconnu, une méthode éprouvée, surtout dans les pays anglo-saxons, est de trompeter le montant de l'avance pharamineuse que l'auteur a reçue, signe de confiance sinon gage de qualité. Pour Sally Green, néoromancière britannique de 52 ans, le jackpot est d'environ 1 million de livres sterling, droits étrangers compris, pour une trilogie dont le premier tome titré Half Bad paraîtra en mars dans trente-six pays.
On vous la fait courte : dans l’Angleterre contemporaine s’affrontent deux clans, les sorcières et sorciers blancs qui sont les bons, et les sorcières et sorciers noirs qui sont les mauvais. Nathan, 15 ans, est un peu des deux. Menotté et battu, enfermé dans une cage, il doit s’en échapper avant son seizième anniversaire, sinon il mourra. Alain Robbe-Grillet aurait pu écrire quelque chose dans ce goût-là, avec sans doute plus de cages et de sévices que de chapeaux pointus.
Ce n’est pas tout, car avec le beau pognon vient la belle histoire. La dénommée Sally Green travaillait comme comptable jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Un fils naît, qui part à l’école, et pendant ce temps maman gribouille. Puis envoie le manuscrit à un agent littéraire qui le lit fiévreusement jusqu’au bout de la nuit et crie au génie aux premières lueurs de l’aube.
C'est à peu de chose près une trajectoire à la J.K. Rowling (Harry Potter) ou à la Stephenie Meyer (Twilight). La femme au foyer qui se raconte des histoires de vampires entre lessive e