Après le choc de Pearl Harbor, en décembre 1941, la totalité de l’industrie américaine se met en ordre de bataille au service de la patrie en péril. Celle du cinéma comme les autres, et même peut-être davantage. C’est qu’Hollywood, dans le collimateur de toutes les ligues puritaines depuis ses origines, se devait de figurer en première ligne de l’effort de guerre, faisant œuvre de propagande avec tous les talents dont elle disposait tout en assurant sa propre promotion. En un clin d’œil, les studios se mettent donc à fournir en abondance stars, réalisateurs et techniciens à la cause nationale. Le grand mérite du livre de Michel Viotte repose sur le traitement panoramique de cet engagement total de l’usine à rêves, exhumant documents et anecdotes rares sur les aspects les plus spectaculaires comme les plus obscurs de l’épopée.
Pour la partie la plus glamour, l’auteur revient sur la contribution des grandes stars, notamment celles ayant revêtu l’uniforme, entre autres James Stewart, Mickey Rooney, William Holden, Tyrone Power, Gene Kelly, Robert Taylor, Victor Mature ou Clark Gable, dont chacune des apparitions en officier de l’armée de l’air déclenche une émeute. Il décrit aussi les innombrables opérations incitant les Américains à acheter des War Bonds, souscriptions qui ne cessèrent d’affluer jusqu’à la fin des hostilités. Dès 1942, une Hollywood Victory Caravan, composée de la fine fleur des vedettes de cinéma, fit escale dans quatorze grandes villes en trois semaines, réco