Menu
Libération
BD

BD, la ligne Leclerc

Article réservé aux abonnés
En Bretagne, la jeune fondation met en regard les mythiques magazines «(A suivre)» et «Métal hurlant».
«Métal hurlant», numéro 8,1976. Jean-Michel Nicollet. (Photo collection particulière)
publié le 26 décembre 2013 à 18h36

Il est toujours étrange de voir de la science-fiction dans un musée. Le futur, d’un coup, appartient au passé. Ce qui était imaginé n’arrivera pas, ou pas de la même manière. Et, en tout cas, il sera écrit par d’autres. C’est un peu la première impression lorsqu’on entre au Fonds Hélène et Edouard Leclerc (oui, les supermarchés), à Landerneau (oui, Finistère).

Pour sa quatrième exposition, la toute jeune fondation accueille 350 planches originales de deux magazines de BD qui ont marqué leur époque : Métal hurlant de 1975 à 1987, et (A suivre) de 1978 à 1997. Nombre d'entre elles appartiennent au propriétaire des lieux, Michel-Edouard Leclerc, mais d'autres viennent aussi de collectionneurs privés ou des auteurs eux-mêmes.

Ébullition. «Dans les années 50-60, la BD, c'était pour les enfants, les débiles et les voyous, raconte Jean-Baptiste Barbier, commissaire de l'exposition. Ces deux magazines ont emmené cet art vers l'excellence et l'âge adulte.» «Là, en voyant l'exposition, je me dis qu'on est entré dans l'histoire, qu'on a été un moment de la BD, s'enthousiasme Jean-Pierre Dionnet, présent ce jour-là à Landerneau. Voilà, on a fait ça…»

Rédacteur en chef de la première heure de Métal hurlant, il est l'un de ceux qui ont permis à la barque de ce magazine d'indépendants d'aller vaille que vaille, numéro après numéro. «A un moment précis, on a attiré tous les talents de Fran