Le chardonneret est un «petit oiseau passereau aux vives couleurs, très social, se posant souvent sur les chardons» (dictionnaire Larousse). Il y a du chardonneret, chez Donna Tartt. Le format, pour commencer. Au jugé, 1,55 m sous la toise, assumé sans talons, en chic Richelieu. L'aimable vivacité, ensuite. Même rivée au canapé de l'hôtel cocon germanopratin, la sienne est perceptible jusqu'à diffuser des ondes d'impatience. Donna au visage de madone, dira : «Si j'étais un animal ? J'aime les chiens, j'en ai un. Mais, j'ai aussi des chats et franchement, je crois que j'ai une nature plutôt féline… ou alors, une mouche, qui volète de-çi de-là…» On se sentira alors gros bourdon, poussif break diesel cahotant sous le regard laser vert pâle.
Le Chardonneret est un tableau peint en 1654 par le Néerlandais Carel Fabritius, émule de Rembrandt. Un nanoformat, là encore : 33,5 × 22,8 cm. Donna Tartt en a fait le Graal (et le titre) de son nouveau roman. Résultat : depuis la parution en octobre du livre aux Etats-Unis, le musée Frick de New York, qui expose ces temps-ci la toile, enregistre des records d'affluence similaires à ceux provoqués par la Jeune Fille à la perle de Vermeer dans la foulée du film éponyme. L'intéressée : «J'en suis ravie !» La littérature, et plus largement l'art, aurait donc du pouvoir ? «Le plus grand !» Pouvez-vous préciser ? «Ah non ! je n'expliquerai pas ça !» Comme on le fait des évidences ou d