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Critique

Berlin, techno centre européen

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Underground . Un livre retrace l’histoire et explique le succès de ce genre musical en Allemagne à la fin de la guerre froide.
L'entrée du premier Tresor, club mythique de la techno à la berlinoise, en 2005, quelque temps avant sa fermeture. Il a rouvert dans le quartier de Mitte en 2007. (Photo AFP/John MacDougall)
publié le 10 janvier 2014 à 18h46

Pourquoi la techno s'est telle si naturellement fondue dans le paysage berlinois à la fin des années 80, quand Paris ou Londres ont préféré d'autres sonorités house plus insouciantes ? Der Klang der Familie («le bruit de la famille») tente de raconter cette histoire, qui a encore des conséquences quotidiennes sur la production de la musique électronique en Europe.

Les deux auteurs - allemands - de l’ouvrage, Felix Denk et Sven von Thülen, ont pour cela fait le choix de laisser la parole aux acteurs de l’époque. Tout l’underground de Berlin est là - tout du moins ceux qui ont survécu. Punks de Berlin-Est, raveurs de Berlin-Ouest, DJ (Tanith, Marusha), vendeurs de disques (Hard Wax) et créateurs de clubs (le Tresor, le Berghain) : chacun raconte son bout d’histoire, qui s’imbrique dans la grande histoire.

On suit l’émergence d’une timide scène techno en RDA, la chute du Mur et la désertion soudaine du trop convenu Berlin-Ouest pour les friches industrielles de l’Est, puis la naissance de maisons de disques et d’une capitale électronique qui absorbe toujours plus de musiciens, attirés pour la liberté matérielle qu’elle offre. On comprend alors que seul Berlin pouvait - en Europe - trouver dans la techno une musique froide et mécanique née dans un Detroit postindustriel déjà dévasté, un écho à sa vie urbaine à l’abandon.

On regrettera toutefois le manque de contextualisation de ce livre par ailleurs foisonnant, qui résonne avant tout comme une nécessaire compilation de tém