Un jeune auteur se retrouve parachuté par son éditeur chez un grand écrivain d'origine indienne pour travailler à sa biographie autorisée. Il n'en fallut pas davantage à la presse britannique pour estimer six mois avant sa parution que le nouveau roman de Hanif Kureishi s'inspirait de l'histoire vraie de la rencontre entre Patrick French et le prix Nobel de littérature V.S. Naipaul. Vous auriez tort, pourtant, d'ouvrir le Dernier Mot comme un roman à clé largement incompréhensible à un public français. C'est tout le contraire : une histoire aussi universelle que drôle et sérieuse sur les hommes, la littérature, les femmes, le sexe et l'état de la Grande-Bretagne. Rencontre à Paris avec son auteur.
Le Dernier Mot, cela renvoie à l’idée de postérité littéraire ?
Il y a une forme d'ironie dans ce titre. Mamoon l'écrivain ne cesse de parler, Harry le biographe va publier une version de sa vie, mais plus tard d'autres biographes livreront leurs points de vue. Il est d'une certaine façon impossible d'atteindre la vérité d'une personne, la seule chose possible est de multiplier les versions qu'on donne de soi-même ou des autres. Le dernier mot est impossible. Même pour un écrivain lorsqu'il achève son roman. C'est toujours au lecteur de venir compléter le puzzle. Comme pour le film que j'ai écrit pour Roger Michell, Un week-end à Paris (sortie le 5 mars), et qui se termine sur une question ouverte : ce couple va-t-il ou non se séparer, c'est au spectateur de répondre.
Au cinéma, le dernier mot se dit aussi final cut…
Certes mais in fine ce n'est jamais le réalisateur q