A la lettre D comme «Dieu», on sait qu'on se trouve au milieu du livre, qui est un abécédaire, mais aligné selon le clavier Azerty, si bien qu'il vaut mieux lire ce nouveau Chevillard en écrivant un article, par exemple, ou du moins à proximité d'un ordinateur, pour se repérer : «DIEU, je m'étais promis de ne plus m'égarer dans ce nuage. J'estime avoir versé une suffisante obole à la paroisse en assistant jusqu'à l'âge de quinze ans à la messe dominicale, laquelle écourtait cruellement ma nuit, même si je veux croire que je serai payé de ce sacrifice en retour par le repos éternel qui me permettra de rattraper une partie de mon sommeil en retard.» Donc, c'est un livre sur Chevillard, un peu plus autobiographique qu'autofictif, peut-être, puisqu'à côté de sa veine Minuit, on sait que l'écrivain publie son blog en tranches (1) aux éditions de l'Arbre vengeur, dont le héros est «l'autofictif», à savoir l'auteur.
C'est quoi la différence ? L'autobiographie prend acte du décollement du récit et du réel, comprend que quand on se raconte, on ment à force de dire la vérité : si quelque chose a merdé, c'est avant tout dans nos représentations, qui ne sont pas données. L'autofiction, c'est le contraire : l'occasion de s'en prendre au réel pour ce qui nous arrive, comme si nous n'étions pas responsables des récits que nous nous faisons. Par exemple, dans l'Autofictif en vie sous les décombres, à la date du 9 novembre 2012 : «Pensez-vous que votre